Depuis peu, ils vivent dans des abris de fortune, dans le parc Maximilien, au centre de Bruxelles. Beaucoup les appellent « réfugiés ». Ces réfugiés ont des visages, des sentiments, des projets, ce sont des humains, comme vous et moi.
Joma’a, 35 ans, assistant dans un laboratoire de soins dentaires. Origine : Homs, Syrie.
« Nous habitions à Homs. Je travaillais dans un laboratoire de soins dentaires, j’avais une bonne situation là-bas. Mais les bombardements ont détruit notre quartier. La plupart de nos amis sont décédés. Nous n’avions plus de maison. Pour nous, rester était devenu trop dangereux. J’ai donc fui avec d’autres membres de ma famille. Nous savions que la traversée de la Mer Egée représentait un énorme risque. Nous avons donc suivi un autre itinéraire, plus long mais moins dangereux, en contournant la Méditerranée par la Jordanie, l’Egypte et les pays du Maghreb. Nous avons ensuite rejoint l’Espagne. Depuis l’Espagne, nous sommes arrivés en Belgique via un réseau de passeurs : nous étions entassés dans des fourgons, avec femmes et enfants, sans fenêtre et sans lumière. Toutes les quatre heures environ, le fourgon s’arrêtait. On nous forçait à descendre et à attendre un autre fourgon. Puis on reprenait la route pour une autre étape de quatre heures et ainsi de suite jusqu’à notre arrivée en Belgique. Tout ce que je demande maintenant, c’est de pouvoir vivre en paix. »
Interview : Albin Wantier
Photo : David Crunelle