Et une des raisons pour laquelle Marie Claire revient sur cette manifestation, parce qu’elle exprime l’indignation d’une partie des Belges et, surtout, que le sujet nous tient à cœur. Le Parc Maximilien, situé à côté de la Gare du Nord à Bruxelles, est devenu le théâtre d’une triste pièce. Celle où des centaines de migrants se retrouvent pour vivre, manger, dormir et rêver à un avenir meilleur.
Ils viennent de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak, mais surtout du Soudan et d’Erythrée. Des pays où la condition humaine a peu de valeur et où il est fortement déconseillé d’avoir un avis qui va à l’encontre des dictateurs au pouvoir. A la gauche des migrants, Théo Francken et ses sbires qui pensent qu’un bon migrant est un migrant renvoyé dans son pays. Et il met tout en œuvre pour les déloger. Quitte à ne pas respecter les plus élémentaires des droits de l’homme.
A la droite des migrants, des citoyens belges qui se mobilisent pour réagir à ce manque d’humanité. Des citoyens qui marchent dans Bruxelles sous une pluie battante pour alerter l’opinion et leur faire prendre conscience qu’il y a quelque chose qui ne fonctionne plus au Royaume de Belgique. La solidarité est remplacée par la rentabilité. Alors, quand il y a un sursaut de révolte, il faut l’entendre et le partager. Et, pourquoi pas, encourager les autres à se mobiliser et à agir.
We are not dangerous, we are in danger!
« Nous ne sommes pas dangereux, nous sommes en danger. » Un slogan qui a du sens, un slogan pour tenter de mettre un terme aux préjugés. Mehdi, Yoon, Adriana et bien d’autres encore peuvent en témoigner : ils ont mis sur pied une plateforme pour héberger les réfugiés du Parc.
La plateforme réunit plus de 13 000 membres, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Un compte Facebook s’est ouvert où l’on s’organise, propose des solutions et partage des expériences. Comme ce témoignage de Tanya : « Voilà déjà 1000 expériences partagées et en voici une autre encore. On est 7 à la maison. Dans mon pays, même pas en rêve, qu’il est possible d’inviter des inconnus à dormir chez soi. Petit à petit, j’ai convaincu et 2 jours plus tard O. et M. se retrouvent chez moi. M. fait des câlins à mon chien et O. joue un jeu de société avec mes enfants de 6 et 8. On se couche à 21 h pour leur laisser un peu d’intimité dans notre salon, leur chambre. À 21h30 plus de bruit dans la maison – ils étaient épuisés! Au réveil, on déjeune et je les dépose en voiture au Parc Maximilien. On se serre la main et je lis dans leurs yeux des sentiments que je ne sais pas expliquer et que je partage. Tout est bien. Ma famille me trouve folle, moi je trouve simplement ma petite place dans ce monde qui a perdu son âme. Je suis heureuse et je compte sûrement revenir très bientôt au parc! »
Si, vous aussi, vous souhaitez partager une expérience riche de sens, n’hésitez pas à rejoindre Hébergement Plateforme citoyenne