Après avoir obtenu un sursis d’un mois par la commune d’Ixelles, la Sister’s House, dispositif d’accueil pour les femmes migrantes sans abri de la Plateforme Citoyenne, a trouvé un nouveau lieu où s’établir pour les prochains mois.
Bonnes nouvelles pour la Sister’s House.
Dans le courant du mois de février, la Plateforme Citoyenne de Soutien aux Réfugiés lançait un appel pour trouver un nouveau bâtiment pour la Sister’s House. En même temps, les citoyennes bénévoles de l’hébergement ont adressé une lettre ouverte aux élu.e.s bruxellois.e.s. La missive, qui a récolté près de 8.000 co-signatures en 3 jours, exprimait leur inquiétude de voir bientôt entre 70 et 100 femmes retourner à la rue et appelait les communes et la Région bruxelloise à soutenir le projet. L’appel et la lettre, largement relayés sur les réseaux sociaux et dans la presse, ont aussi été entendus par de nombreux propriétaires privés.
Parmi ceux-ci, une association (maison médicale) a choisi de soutenir les actions de la Plateforme Citoyenne et, en particulier, l’aide que cette dernière apporte aux femmes migrantes sans abri par la mise à disposition, au travers d’une convention d’occupation précaire, d’un bâtiment capable d’accueillir une cinquantaine de femmes.
Une période de répit et de transition
Le bâtiment, situé sur la commune d’Etterbeek, à quelques mètres du dispositif actuel, est suffisamment grand pour accueillir de 40 à 60 femmes. Il permettra donc d’augmenter sensiblement la capacité d’accueil, qui est actuellement de 26 places. La Plateforme espère pouvoir commencer à y accueillir au plus tard le lundi 30 mars.
L’occupation précaire étant établie pour une période de 6 mois, l’a.s.b.l bénéficie donc d’un espace de transition lui permettant de travailler à la pérennisation du projet avec, espère-t-elle, les autorités compétentes en région bruxelloise.
Si la Plateforme Citoyenne se réjouit de pouvoir continuer à accueillir dignement et mettre à l’abri les femmes migrantes en errance, elle n’en appelle pas moins le gouvernement bruxellois à respecter les engagements pris dans sa déclaration de politique générale 2019 – 2024 :
« Pour répondre concrètement à la situation spécifique des femmes migrantes isolées ou accompagnées de mineurs, le Gouvernement mettra rapidement un espace d’accueil à disposition afin de leur permettre, avec leurs enfants, d’échapper aux difficultés particulières qu’elles rencontrent. »
À la veille du 8 mars, journée internationale de défense des droits des femmes, il convient de rappeler les innombrables violences vécues par ces femmes, dans leurs pays d’origine comme sur l’ensemble du trajet qu’elles parcourent, avant et en Belgique.
Il convient également de rappeler que ce sont des bénévoles citoyennes qui ont répondu, par le mouvement qu’elles ont initié et par leurs actions, aux besoins de ces femmes particulièrement vulnérables.
Rappelons en outre que l’hébergement est le prétexte utile permettant de lutter contre les violences qu’elles subissent de façon accrue lorsque invisibilisées. Afin de construire une réponse pleine et entière aux besoins psycho-médico-sociaux très spécifiques des femmes migrantes sans abri, la Plateforme Citoyenne appelle le gouvernement bruxellois à soutenir cette initiative citoyenne, qui défend une approche genrée de l’accueil et des migrations.