Bruxelles, le 2 juillet 2019
Rappel de nos recommandations au moment où les alliances se font…
La Coordination des sans-papiers de Belgique a pris acte, sans étonnement, que la NV-A, en la personne de Theo Francken, a redéposé à la Chambre le projet de loi visant à permettre de mener des « visites domiciliaires » chez des particuliers afin d’y interpeller des étrangers sans titre de séjour. Un tel projet avait pourtant déjà été rejeté suite à la levée de bouclier de tous les démocrates…mais l’ex Secrétaire d’État insiste.
Nous avons encore en mémoire l’affaire des visas humanitaires vendus à dix mille euros sous la législature précédente, et dont la responsabilité de l’ancien Secrétaire d’État à l’asile et à la migration semble pleinement engagée…..C’est pour cela que dans notre mémorandum, nous avions demandé de mettre fin au pouvoir discrétionnaire du Secrétaire d’État, au profit d’une Commission indépendante de régularisation, sur base de critères clairs et permanents.
Au lendemain des résultats des élections fédérales du 26 mai dernier, la Coordination des sans-papiers de Belgique avait pris également acte avec stupeur du score de la NV-A et de la poussée l’extrême-droite en Flandre. Cette situation doit questionner tous les démocrates, quant aux causes réelles de cette progression et sur les responsabilités de chacun, dans les trois régions du pays. Il est urgent que les partis politiques, les organisations syndicales, les associations et tous les citoyens prennent la mesure de ce basculement, et définissent de véritables stratégies de lutte contre la droite nationaliste et l’extrême droite.
Nous avions écrit dans notre mémorandum « nous attendons des élus qu’ils fassent preuve de courage politique » malgré le contexte difficile, « qu’ils donnent une place aux sans-papiers dans les accords de gouvernement », et que nous attendons des avancées pour nos droits », ce qui implique pour nous une régularisation.
Que ceux et celles qui ont manifesté leur compréhension et leur soutien avant les élections, se lèvent aujourd’hui courageusement face à cette idéologie de la haine et du rejet. Qu’ils disent haut et fort que ces migrants sans-papiers, qui sont ici de longue date, sont un apport positif –ACTIRIS le reconnaît !– pour la Belgique, si ceux-ci sont considérés comme des citoyens à part entière.
Le courage politique de chaque élu, de chaque parti est la seule option pour faire reculer les politiques migratoires restrictives, racistes et criminelles. La puissance de la haine détruit tout le reste : la solidarité, l’humanité. Tous ceux qui ne veulent pas de nous ici, ce sont ceux-là même qui anéantiront ce pays.
La Coordination des sans-papiers de Belgique